Madame
Carine Breton qui travaille à l'atelier du maitre tailleur à Brest, me
dit qu'à sa connaissance les seules photos "historiques" de l'entreprise
sont celles de la fête des catherinettes. Je suis curieuse de voir à
quoi ressemblaient leur chapeau et quelle était la consigne pour la
fabrication.
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Agence Rol, catherinettes 1909, [Public domain], via Wikimedia Commons |
Les Catherinettes est une version contemporaine d’une coutume médiévale consistant à placer chaque année pour
les jeunes filles célibataires une nouvelle coiffe sur la statue de la
sainte – d’où l’expression « coiffer Sainte-Catherine », la fête
traditionnelle évolue à la fin du XIXe siècle pour ne concerner plus que
les jeunes femmes de plus de 25 ans. Le terme "catherinette" apparait
d’ailleurs en 1882. Le bal de la Sainte-Catherine, parfois appelé
« foire aux fiancés », est alors perçu comme le bal de la dernière
chance, l’ultime possibilité de se faire passer la bague au doigt avant
qu’il ne soit trop tard. La tradition voulait, en effet, que les
jeunes femmes renouvellent la coiffure de la statue de la Sainte
Catherine à Paris. C’est aujourd’hui la fête des modistes (les
créateurs de chapeaux) et de toutes les grandes maisons de couture
parisiennes ; et cela donne l’occasion aux petites mains
de préparer les plus beaux chapeaux et renforce l’esprit d’équipe.
Le 25 novembre
les "Catherinettes" arborent un chapeau
de couleur verte et jaune. La couleur jaune symbolise la foi et le vert la connaissance.
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1925 |
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1948 |
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1958 |
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1968 |
Malgré l'évolution de la société concernant le mariage, cette fête perdure dans les entreprises du tertiaire qui se sont féminisées. C'est devenu un rituel d'entreprise :
Ce moment de la fête
est celui de la découverte partagée. “ Patron” comme salariés
se dévoilent, abandonnent leur rôle habituel pour en jouer un
nouveau. Les salariés deviennent véritablement comédiens et se
piquent au jeu de la mise en scène en créant des animations,
parfois de véritables spectacles. Mimes, sketchs, play-back, danses
composent un de ces spectacles sur le thème du cinéma donné pour
la Sainte Catherine 1987 par un groupe de salariés d’une
entreprise de cosmétiques. Un public de collègues regarde avec
étonnement, subjugué par ce travail d'amateur. Costumés, grimés,
les acteurs laissent percevoir leurs compétences et leurs qualités
extra-professionnelles: prestance, agilité, aisance gestuelle et
orale mettent en avant les corps et valorisent des attitudes et des
expressions souvent exclues du temps de travail. C'est ainsi que des
catherinettes d’une entreprise de machine-outils ont proposé,
l’une de danser avec un partenaire un rock'n roll, l’autre de
faire des claquettes. Leur directeur d’établissement garde un
souvenir ému des démonstrations et avoue que cela a contribué “à
créer une cohésion supplémentaire”. Les lieux du travail
intègrent en leur sein, pour un temps certes limité, des activités
de loisir; en cet instant, la fusion qui s'établit entre la vie
professionnelle et la vie privée des employés, donne un autre sens
à ces lieux. L’'individu s'implique totalement, s'investit dans
l’entreprise au-delà de son activité professionnelle. Oubliant
momentanément les contraintes, le temps de la fête ouvre celui de
la cohésion. La Sainte-Catherine, fête des employés par
excellence, reste un moyen de rencontre dont certaines entreprises
usent pour unifier le groupe de travail et devient dès lors la fête
de l'entreprise.
Anne Monjaret,
La sainte catherine, Culture festive dans l'entreprise, Editions du C.T.H.S, section d'Atropologie et d'Etnologie française, 1997.
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1971 |
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1980 chez Lou, Grenoble |
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1982 (DCN bureau CNL - Brest) |
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